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samedi 13 mars 2021

La France face au défi de la réindustrialisation

 

Jean-Luc Hau, le 11 mars 2021


Depuis le début de la crise liée à la pandémie du COVID 19, la France découvre sa dépendance vis-à-vis de l’étranger tant pour les masques, que pour les tests et aujourd’hui pour l’obtention des vaccins. Cette dépendance n’est malheureusement pas limitée à ces seuls produits. La mondialisation débridée lancée depuis 30 ans a détruit nos filières industrielles, réduisant notre tissus économique et nos savoirs-faire. De nombreux économistes estiment que la réindustrialisation de l’hexagone ne pourra se faire qu’aux prix d’un immense travail dont les tendances positives seront visibles sur une génération.


Comment coordonner une réindustrialisation d’une France confrontée à la mondialisation forcée mise en œuvre par une Europe mondialiste, libre échangiste, qui prend ses distances avec les besoins de ses Etats membres ?


Pour moi, notre France garde des atouts immenses et nous pouvons encore rebondir rapidement à condition que le prochain Président de la République Française en prenne la mesure et instaure cette exigence de renouveau de notre pays en priorité nationale.


Cette priorité nationale ne pourra s’exercer qu’à condition que notre Pays retrouve son indépendance d’action, sa souveraineté tant économique, politique et géopolitique. Je ne prône nullement l’isolationnisme, mais la coopération d’égal à égal, de visage à visage, entre états indépendants et souverains, faisant parti d’une communauté d’Etats ayant pour soucis, le progrès, la justice et la paix.


L’actuel ministre de l’économie, Bruno Le Maire le confesse : « Nous avons laissé partir nos usines, nos compétences, des filières entières, nous avons affaibli des filières industrielles depuis 20 à 30 ans. »


Ce constat n’est pas nouveau et plusieurs signaux depuis des années auraient dû alerter nos politiques économiques.


La désindustrialisation de la France est un processus ancien et qui a longtemps été considéré comme dans « l’ordre des choses » : Un pays qui se développait était, en effet, supposé passer de l’agriculture à l’industrie et de l’industrie aux services.


Telle a été, jusqu’à il y a peu de temps, la croyance dominante, véhiculée par des économistes tant étrangers (Colin Clarck) que Français (Jean Forastie).


Aussi, cette mondialisation poussée à l’extrême a détruit l’unité de nos filières.


Par exemple : la crise du COVID 19 nous révèle désormais que les producteurs de laine restent avec leurs productions en raison du ralentissement de l’activité économique chinoise. La laine française était achetée par les filatures chinoises, qui utilisaient ce fil pour produire des vêtements revendus en France. Cet exemple n’est pas isolé à la filière laine mais peut être généralisé à de nombreuses filières de matières premières françaises, conduisant à accroître notre déficit commercial, puisque la valeur ajoutée est concentrée en Chine (et les bénéfices financiers détenus dans des paradis fiscaux). Nous avons perdu presque la totalité des filatures de notre pays, des usines de confection textile, mais il reste encore des PME qui gardent le savoir faire, des « gardiens du temple » sur lesquels il faut s’appuyer pour redresser notre pays.


Produire en France est une nécessité, tant pour réduire le chômage, la désertification et la délinquance, mais aussi pour limiter notre dépendance à l’étranger.


Cela passe tout d’abord par une réindustrialisation stratégique, dans des secteurs essentiels à notre pays et pas seulement dans des secteurs d’innovation ou d’excellence industrielle, comme le prévoit le gouvernement actuel.


Par exemple, Ilham Kallin, directrice générale du groupe de chimie belge Solvay souhaite l’émergence d’une filière batterie en Europe. Cela reste une bonne idée, toutefois, il faut raisonner en termes de filière de bout en bout.


L’approvisionnement en matière première sera critique, l’impact environnemental de son extraction et de son traitement aussi. N’existe-t-il pas d’autres alternatives ? Les moteurs à air comprimé, la production électrique renouvelable par l’hydroélectricité fluviale avec la généralisation de microturbine forcée partout où cela est possible sur nos innombrables fleuves et cours d’eau, etc.


Produire local, c’est aussi produire durable.


Au moment où le monde doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre, est-ce normal qu’une filière de production se trouve éparpiller à travers la planète ? Maîtriser toute une filière, c’est réduire notre dépendance à l’étranger, réduire notre facture énergétique, augmenter la valeur ajoutée, réduire les déficits commerciaux et donc nos déficits budgétaires.


Pour cela, contrairement à la tendance actuelle, lancée depuis 15 ans, gouvernée par une Europe mondialiste, il faut s’appuyer sur le savoir faire français, les TPE-PME qui conservent la matière grise nécessaire au redémarrage de notre souveraineté économique, qui précédera le retour de notre souveraineté politique et géopolitique.


Contrairement aux politiques actuelles, il faut préserver nos attachements vitaux, les savoirs faire essentiels à l’indépendance de notre pays et de nos états partenaires.


Il faut donc identifier ces entreprises à haut potentiel d’export et de souveraineté, les aider financièrement, en entrant au capital et en créant un statut d’entreprise ne pouvant pas ouvrir leurs capitaux à des investisseurs étrangers toxiques.


Côté financier, le gouvernement actuel s’appuie sur le plan de relance de 40 milliards d’euros, provenant d’un emprunt mutualisé de l’union européenne.


Notre pays déjà très endetté, s’enfonce dans l’abîme de la dette, qui de plus est mutualisé de l’Europe, le rendant encore plus vulnérable aux diktats des états membres de l’union, conduisant à termes toutes politiques économiques indépendantes impossibles.


Je propose une solution gaullienne : La participation des Français : Créer un nouveau livret appelé livret réindustrialisation, dont le rendement devra être supérieur aux livrets actuels, afin qu’il soit attractif pour les Français. Ce rendement, basé sur les dividendes des entreprises aidées, devra être révisable chaque année pour récompenser l’effort des français si le résultat des entreprises recapitalisées s’améliore. Les Français participeront, par leur épargne à la recapitalisation des entreprises dites stratégiques, dont l’activité ne pourra pas être délocalisée ou dont la direction ne pourra pas être prises par des collectifs étrangers (types entreprises, consortiums, banques, fonds de pensions étrangers).


Un choc de compétitivité et de réindustrialisation sera aussi nécessaire.


Les entreprises et le travail sont trop taxés, les normes sont trop contraignantes, les procédures administratives sont complexes, les démarches urbanistiques et environnementales trop longues et beaucoup trop difficiles.


Simplifier la création d’entreprise, son fonctionnement, son implantation, la rendre flexible, aider à l’innovation et à l’export, permettra aux TPE-PME de croître et de réindustrialiser notre pays.


Dans leur développement, les TPE et PME devront être modernisés pour réduire les coûts de production. Pour Louis Gallois, président du groupe de réflexion « La Fabrique de l’industrie », l’urgence est de mettre l’accent sur le maintien de l’activité industrielle existante en favorisant la modernisation de l’outil de production.


La protection de la propriété industrielle est aussi un enjeu majeur pour l’avenir.


Trop de pays à travers le monde, la chine en premier lieu, copient sans retenu nos innovations. L’espionnage industriel trouve parfois sa source dans l’entreprise même, qui ne se protège pas assez, en n’instaurant pas une vertu du secret industriel, en ne sécurisant pas les bâtiments stratégiques abritant des laboratoires de recherche et de développement, ne sécurisant pas assez son informatique, en accueillant trop de stagiaires qui plus est étranger ou d’entreprises étrangères dans les secteurs stratégiques de son activité.

D’un point de vue mondial, la sécurité industrielle et le respect de la propriété intellectuelle doivent redevenir la règle.

Copier sans son consentement, c’est voler la propriété d’autrui.


Réindustrialiser, c’est aussi former de la main d’œuvre qualifiée, des techniciens et des ingénieurs, mais pour notre pays et pas pour les pays qui nous concurrencent.


Trop de chinois dans nos universités et nos écoles d’ingénieur d’excellence, constituent une 5ème colonne de l’espionnage industriel. Il faut réglementer l’accueil d’étudiants étrangers dans les filières d’éducation stratégique, limiter les transferts de technologies, accroître les partenariats avec les états ne souhaitant pas nous piller.


Réindustrialiser, c’est aussi sauvegarder nos débouchés à l’export.


L’état devra renouer des liens économiques de type partenariat avec le plus d’états possibles, en créant dans chaque ambassade et consul des secrétariats à l’exportation et à l’importation.


Réindustrialisation, c’est sauvegarder nos approvisionnements en matières premières.


Partout dans le monde, la Chine tisse sa toile, avec les nouvelles routes de la soie.


La France possède encore des liens très forts avec de nombreux pays dans le monde, possède une surface maritime inégalée et doit renouer des liens d’égal à égal avec ces anciens partenaires, les pays francophones pouvant être un point de départ, afin d’aider ces pays dans leurs développements tout en préservant nos approvisionnements.


A l’instar du commonwealth, la France peut créer une organisation intergouvernementale réunissant tous les pays de bonnes volontés souhaitant œuvrer ensemble vers une certaine idée de l’Humanisme : La finance au service de l’économie au service de l’Homme et de son développement.


La communauté pourrait promouvoir une série de valeurs communes à ses membres, telles les valeurs issues de la Révolution Française : Liberté, Égalité, Fraternité.


Cette communauté Française pourrait s’apparenter à une confédération d’états indépendants, permettant le travail en commun de tous les ministères régaliens.


La réindustrialisation permettra le redressement de notre pays.


Toutefois, ce redressement devra toucher d’autres secteurs de la société française comme la remise au travail d’une partie de la population touchée par le chômage de masse, en mutant les revenus de l’assistanat en revenus du travail.


Pour promouvoir l’effort et le mérite, il faut de l’ordre et de la discipline, le retour à une certaine exigence de l’individuel pour le collectif.


Les Établissements pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) créés par Michèle Alliot Marie, alors ministre de la défense, en sont un exemple de ce qui peut permettre ce renouveau.


Toutefois, il faut aller plus loin, l’encadrement militaire doit permettre de retrouver une certaine stabilité, discipline et confiance en soi, mais les jeunes formés dans les EPIDE se doivent de rendre ce que notre pays leur offre en leur proposant un contrat de travail au profit des collectivités territoriales, des organismes de l’état, afin qu’ils exercent leur métier dans les administrations, réduisant par exemple, les coûts des rénovations infrastructure de leurs fonciers.


Rien n’est perdu : La France s’est toujours relevée.


Une certaine idée de la France devrait nous y aider.


Soyons audacieux et travaillons pour l’intérêt général, source de tout développement pour que notre Nation soit plus forte et redevienne le « phare » de la civilisation Humaine.



dimanche 26 avril 2020

26 avril 2020 : COVID 19 : Quelle stratégie de déconfinement ?


Depuis maintenant de nombreuses semaines, la France et le monde retiennent leur souffle. Le COVID 19 menace nos organismes sans qu’aucun véritable remède spécifique, totalement efficace, ne soit trouvé, sans qu’aucun vaccin ne soit mis au point.
Les Français sont confinés chez eux, réduisant au strict minimum leurs déplacements, pour les besoins de premières nécessités uniquement. En quelques jours, les Français réorganisent leurs vies. Les loisirs sont supprimés (sauf un peu de sport mais fortement encadré). Les restaurants et les bars sont fermés. Les Français redécouvrent la cuisine, la vie de famille. Les parents se transforment en aide-enseignants, le travail se réorganise et le télétravail se généralise.
Toutefois, l’Économie de la France, déjà en mauvais état, aura beaucoup de mal à résister à une fermeture plus ou moins longue des entreprises. Le télétravail ne fait pas tout et pour de nombreuses professions, il est impossible.
La situation des finances de notre pays, déjà moribonde avant la crise sanitaire, sera catastrophique lors du déconfinement.
Toutefois, est-ce bien raisonnable de se déconfiner le 11 mai 2020, comme l’a promis le Président de la République, Emmanuel Macron ? Est-ce bien raisonnable de rouvrir les crèches, les écoles, conduisant à la promiscuité les enfants et permettant au virus de voyager de familles en familles ?
Alors que le corps médical est au bord de l’épuisement, que les ressources en lits et en médicaments ne sont pas extensibles, une seconde vague beaucoup plus forte que la première pourrait faire son apparition début juin, en raison des mesures de réouverture décidées par l’exécutif.
Pour moi, le déconfinement ne pourra avoir lieu que lorsque la circulation du virus pourra être ralentie par une immunité collective (60 % de la population possédant les anticorps spécifiques permettant de combattre ce monstre).
Toutefois, nous pouvons nous interroger sur l’obtention de ces immunoglobulines G (IgG) chez les personnes guéries de la maladie. Il n’est pas rare de voir des personnes infectées une première fois réinfectées. Que cela signifie-t-il ? 
  • Soit le virus mute au fur et à mesure qu’il passe d’un hôte à un autre, conduisant à l’obtention d’IgG spécifique à chaque forme, ne permettant pas de créer l’immunité collective tant espérée ;
  • Soit le virus agit sur les défenses immunitaires elles-mêmes, les détruisant à l’instar du VIH ?



Il est des plus étranges qu’une sérothérapie n’ait pas vue encore le jour, puisque cette technique de traitement des infections a été mise au point par Louis Pasteur, il y a plus d’un siècle !
Le milieu intérieur des personnes guéries contient les IgG spécifiques permettant de combattre le mal. Quelques techniques simples comme la centrifugation, permettent de récupérer ces précieux anticorps et créer des sérums capables de combattre les virus chez les malades.
Et pourtant, cette technique qui a fait ses preuves depuis 100 ans n’est pas encore utilisée par la médecine pour le COVID 19. Les médias ont parlé voici plusieurs semaines de tentatives. Depuis, plus rien.



Le gouvernement ne doit pas laisser la population dans l’incertitude, et se doit de révéler l’avancée des recherches pour trouver une solution durable de lutte contre le virus.



C’est en fonction de ces perspectives, qu’on pourra mettre au point des plans d’actions tant médicales, économiques, financières pour notre pays. Dans le BTP, on ne battit rien sur le sable. Les fondations doivent toujours être solides et souvent étayées. La nature du sol sur lequel on bâtit est primordiale. En politique, cela doit être la même chose. La connaissance de la situation des recherches médicales est ici indispensable, afin d’appréhender les solutions qui seront choisies.



Par ailleurs, les Français, déjà désorientés par cette Guerre d’un nouveau genre, se doivent d’avoir une carte claire et précise, concise et compréhensible, qui peut évoluer, mais qui doit se baser sur des certitudes et qui ne doit pas changer au gré de facteurs non maîtrisés par leurs dirigeants.



Nous semblons tous être dans une embarcation qui dérive au gré des intempéries, sans véritable cap et sans objectif. La terre n’est pas pour demain, car nous ne connaissons pas notre destination !



Le président nous l’a dit : Nous sommes en Guerre. Sans stratégie, ce sera tout ou tard une défaite !
La Reine d’Angleterre nous disait au début de la crise : Nous sommes en 1940 !



Reprenant cette image, je pourrais dire que nous sommes dans la période de la drôle de guerre. Les Français sont confinés dans leur « ligne Maginot » attendant l’ennemi, qui va les contourner le 11 mai. Mai 2020 sera équivalent à mai 1940. La « Guerre éclair » du virus décimera une grande partie de la population.



Tout ceci peut encore être évité. Soyez lucide, monsieur le président, et remettez le déconfinement à plus tard, lorsque nous serons mieux préparés.