Depuis
maintenant de nombreuses semaines, la France et le monde retiennent
leur souffle. Le COVID 19 menace nos organismes sans qu’aucun
véritable remède spécifique, totalement efficace, ne soit trouvé,
sans qu’aucun vaccin ne soit mis au point.
Les
Français sont confinés chez eux, réduisant au strict minimum leurs
déplacements, pour les besoins de premières nécessités
uniquement. En quelques jours, les Français réorganisent leurs
vies. Les loisirs sont supprimés (sauf un peu de sport mais
fortement encadré). Les restaurants et les bars sont fermés. Les
Français redécouvrent la cuisine, la vie de famille. Les parents se
transforment en aide-enseignants, le travail se réorganise et le
télétravail se généralise.
Toutefois,
l’Économie de la France, déjà en mauvais état, aura beaucoup de
mal à résister à une fermeture plus ou moins longue des
entreprises. Le télétravail ne fait pas tout et pour de nombreuses
professions, il est impossible.
La
situation des finances de notre pays, déjà moribonde avant la crise
sanitaire, sera catastrophique lors du déconfinement.
Toutefois,
est-ce bien raisonnable de se déconfiner le 11 mai 2020, comme l’a
promis le Président de la République, Emmanuel Macron ? Est-ce
bien raisonnable de rouvrir les crèches, les écoles, conduisant à
la promiscuité les enfants et permettant au virus de voyager de
familles en familles ?
Alors
que le corps médical est au bord de l’épuisement, que les
ressources en lits et en médicaments ne sont pas extensibles, une
seconde vague beaucoup plus forte que la première pourrait faire son
apparition début juin, en raison des mesures de réouverture
décidées par l’exécutif.
Pour
moi, le déconfinement ne pourra avoir lieu que lorsque la
circulation du virus pourra être ralentie par une immunité
collective (60 % de la population possédant les anticorps
spécifiques permettant de combattre ce monstre).
Toutefois,
nous pouvons nous interroger sur l’obtention de ces
immunoglobulines G (IgG) chez les personnes guéries de la maladie.
Il n’est pas rare de voir des personnes infectées une première
fois réinfectées. Que cela signifie-t-il ?
Soit
le virus mute au fur et à mesure qu’il passe d’un hôte à un
autre, conduisant à l’obtention d’IgG spécifique à chaque
forme, ne permettant pas de créer l’immunité collective tant
espérée ;
Soit
le virus agit sur les défenses immunitaires elles-mêmes, les
détruisant à l’instar du VIH ?
Il
est des plus étranges qu’une sérothérapie n’ait
pas vue encore le jour, puisque cette technique de traitement des
infections a été mise au point par Louis Pasteur, il y a plus d’un
siècle !
Le
milieu intérieur des personnes guéries contient les IgG spécifiques
permettant de combattre le mal. Quelques techniques simples comme la
centrifugation, permettent de récupérer ces précieux anticorps et
créer des sérums capables de combattre les virus chez les malades.
Et
pourtant, cette technique qui a fait ses preuves depuis 100 ans n’est
pas encore utilisée par la médecine pour le COVID 19. Les médias
ont parlé voici plusieurs semaines de tentatives. Depuis, plus rien.
Le
gouvernement ne doit pas laisser la population dans l’incertitude,
et se doit de révéler l’avancée des recherches pour trouver une
solution durable de lutte contre le virus.
C’est
en fonction de ces perspectives, qu’on pourra mettre au point des
plans d’actions tant médicales, économiques, financières pour
notre pays. Dans le BTP, on ne battit rien sur le sable. Les
fondations doivent toujours être solides et souvent étayées. La
nature du sol sur lequel on bâtit est primordiale. En politique,
cela doit être la même chose. La connaissance de la situation des
recherches médicales est ici indispensable, afin d’appréhender
les solutions qui seront choisies.
Par
ailleurs, les Français, déjà désorientés par cette Guerre d’un
nouveau genre, se doivent d’avoir une carte claire
et
précise, concise et compréhensible, qui peut évoluer, mais qui
doit se baser sur des certitudes et qui ne doit pas changer au gré
de facteurs non maîtrisés par leurs dirigeants.
Nous
semblons tous être
dans une embarcation qui dérive au gré des intempéries, sans
véritable cap et sans objectif. La terre n’est
pas pour demain, car nous ne connaissons pas notre destination !
Le
président nous l’a dit : Nous sommes en Guerre. Sans
stratégie, ce sera tout ou tard une défaite !
La
Reine d’Angleterre nous disait au début de la crise : Nous
sommes en 1940 !
Reprenant
cette image, je pourrais dire que nous sommes dans la période de la
drôle de guerre. Les Français sont confinés dans leur « ligne
Maginot » attendant l’ennemi, qui va les contourner le 11
mai. Mai 2020 sera équivalent à mai 1940. La « Guerre
éclair » du virus décimera une grande partie de la
population.
Tout
ceci peut encore être évité. Soyez lucide, monsieur le président,
et remettez le déconfinement à plus tard, lorsque nous serons mieux
préparés.