lundi 18 mai 2020

Comment redresser la France ?



17/05/2020 – Jean-Luc Hau


La France, souffrante, ne cesse d’agoniser depuis 1973, date du choc pétrolier ! Sa lente chute mais durable s’est accélérée depuis le confinement, liée à la pandémie du coronavirus. Sans réserves financières, a contrario de l’Allemagne qui a réussi à se réformer à temps, creusant sa tombe avec ses déficits de plus en plus abyssaux, la France sombre avec une récession record, à l’instar de l’Europe du Sud.

Et pourtant, la France a déjà subi de nombreux revers au cours de son Histoire et a rebondi, puisant en elle, les forces nécessaires et indispensables à sa renaissance. La lucidité et la vérité sur la situation sont les 2 vertus que le futur chef d’État français devra posséder. Le manque de transparence et la mauvaise gestion de la crise par le gouvernement actuel le délégitime de facto pour le redressement de notre grande Nation.

Les Français veulent comprendre pour reconstruire leur pays. Ils sont prêts à entendre, de leur dirigeant, une analyse claire et précise de la situation, sont prêts, comme dans les précédents épisodes de crises qui ont secoué notre pays, à travailler pour rendre la grandeur à notre modèle républicain et à la place de notre Pays dans le monde.

Les mensonges d’État ont toujours pour conséquence la défiance vis-à-vis du pouvoir en place. Notre République est dirigée par le Peuple, c’est son fondement même, réaffirmé dans sa constitution de 1958. 

Ses dirigeants ne sont que ses représentants, élus qui se doivent d’être les serviteurs des Français. Sans cette direction, les Français n’accepteront pas les décisions d’un président qui doit être fort mais pas « Jupitérien ». 

Écouter, savoir synthétiser, analyser, rendre compte au Peuple et demander son avis : Voici les qualités pour entraîner les Français dans la reconstruction. L’intégrité de la personne qui représentera le sommet de l’État, des membres du gouvernement sera essentielle pour retrouver la confiance des Français, préambule à toutes réformes nécessaires et salutaires.


1. L’état sanitaire de la France face au COVID 19


Dans mes derniers articles, j’ai longuement évoqué mes interrogations en termes sanitaires, tout particulièrement concernant l’opacité totale des recherches en sérothérapie et vaccinale, et sur l’émergence d’une seconde vague de contamination, qui malheureusement se concrétise par la survenance de plusieurs foyers à travers la France, même en zone verte !

Toutefois, de nouvelles interrogations se posent aujourd’hui, des interrogations tant économiques que stratégiques touchant notre santé :

- La production de masques et de médicaments délocalisée en Chine, en Inde ou ailleurs sur la planète, réduit notre souveraineté médicale, rendant totalement dépendant notre pays au bon vouloir de ceux qui peuvent devenir nos ennemis demain. Sans production nationale voire européenne, notre pays, notre continent est à la merci de revers géostratégiques. 

Cette situation, inédite dans notre histoire, doit cesser au plus vite. Nos médicaments se doivent d’être produits en France voire en Europe afin de pouvoir garantir la sécurité des Français et des Européens. Un grand plan de relocalisation de la production médicamenteuse est nécessaire rapidement ;

- La centralisation à outrance de l’outil de coordination de fourniture des masques. 

Rappelons que certains importateurs Français en Chine et même des Franco-Israëliens n’ont pas été pris au sérieux par la cellule de coordination masques du ministère de l’économie et des finances et que ces français ont été contraints de s’adresser à d’autres pays où ils ont été très efficaces pour l’importation de masques de protection. 

Ne parlons pas non plus de l’effet néfaste de la réquisition des masques demandée par le Président de la République Emmanuel Macron, paralysant l’action des importateurs en raison de leurs peurs de ne pas être payés par le gouvernement Français. Tout cela montre la limite de cette centralisation parisienne à l’extrême, de ce modèle issu de la révolution, de l’empire et d’une 5ème république qui n’a pas abouti au système ultime pensé par le Général de Gaulle. La France aurait bien besoin des dispositions contenues dans le projet de loi de 1969 sur la décentralisation qui permettrait d’appliquer le principe de subsidiarité qui nous fait tant défaut .


2. L’état économique et financier


La crise du Coronavirus constitue le choc économique le plus violent depuis la grande dépression de 1929. 

Elle est universelle mais touche particulièrement la France. En effet, son économie a été à l’arrêt pendant de nombreuses semaines en raison d’un confinement strict, décrété par le Président de la République, Emmanuel Macron, alors que d’autres pays d’Europe ont choisi d’autres stratégies comme tester la population, isoler les malades et protéger leurs populations par la fourniture de masques.

La zone euro affronte une récession inégalée :

- recul du PIB de 8 % ;
- hausse du chômage de 7,5 % à 9,5 % de la population active ;
- envol du déficit à 8,6 % (bien loin des 3 % du pacte de stabilité monétaire européen) ;
- augmentation de la dette publique passant à 103 % du PIB.

Pour la France, la situation est bien pire !

- chute de 10 % de son PIB ;
- hausse du chômage de 10 % ;
- déficit à 15 % ;
- dette publique à 120 % du PIB.

Après 4 décennies de décrochage, cette nouvelle crise consacrera-t-elle le déclassement définitif de la France ?

Notre pays, tout comme l’Italie et la Grèce, perdra le reste de souveraineté qu’elle possède encore, aliénée aux marchés financiers et aux partenaires de l’Europe du Nord qui si mutualisation de la dette au niveau européen, porteront à bout de bras les pays du sud dont fait parti malheureusement désormais la France.

Si la France ne rebondit pas très vite, elle fera partie, avec les pays méditerranéens européens, du club des pays démergents (anciennes économies développées enfermées dans une spirale de décroissance et de paupérisation).

Quant à la monnaie unique, sa survie est menacée tant le pacte de stabilité a volé en éclat au vu de l’augmentation colossale des déficits.

Les pays du nord de l’Europe refuse la monétisation des déficits proposée par la banque centrale européenne (BCE). Les programmes d’assouplissement quantitatif de la BCE sont désormais ouvertement contestés par l’Allemagne, où la Cour constitutionnel de Karlsruhe, dans une décision rendue le 5 mai 2020, met en cause la compétence de la BCE pour les conduire et enjoint la Bundesbank de cesser d’y contribuer si la preuve de leur nécessité et de leur proportionnalité n’est pas apportée sous 3 mois. 

Leur abandon provoquerait une divergence explosive des taux d’intérêt et placerait rapidement l’Italie puis la France en situation de défaut. La zone euro disparaîtrait, entraînant le grand marché dans sa chute du fait des tensions sur les changes.

Par son anticipation, sa vision analytique et sa stratégie vis-à-vis du coronavirus, l’Allemagne sort grand gagnante en Europe de cette crise. En effet, l’Allemagne limitera le recul de son activité économique à environ 6 % de son PIB alors que la chute en France sera de 10 %.

La divergence se creusera davantage encore au moment de la relance, car l’Allemagne est endettée modérément et pourra trouver les ressorts nécessaires à relancer son économie, contrairement à la France.

L’Allemagne, qui a pu mobiliser 1 200 milliards d’euros, comblera l’essentiel de ses pertes dès 2021 et maintiendra le plein emploi. La France, sauf plan de redressement extraordinairement bien orchestré, mettra plusieurs années à recouvrer son niveau de richesse.

A l’apogée de la crise, les dettes publiques des pays les plus touchées s’envoleront vers :

- 180 % du PIB pour l’Italie ;
- 120 % pour la France ;
- 115 % pour l’Espagne.

Le redressement ne pourra venir des exportations vers la Chine. 

L’exacerbation des tensions entre les États-Unis, humiliés par leur désastre sanitaire et la Chine, qui a abandonné toute retenue dans l’expression de ses ambitions de puissance, montre que le salut par la mondialisation est un rêve qui se termine. L’épisode de la sommation d’interdiction de ventes d’armes à Taïwan à la France est un exemple représentatif de la volonté hégémonique chinoise.

La Chine a montré son vrai visage, celle d’un pays menteur, dont la monnaie est sous-évaluée pour lui faciliter sa guerre commerciale permettant d’asservir le monde, celle d’un pays expansionniste qui construit l’équivalent de la flotte militaire française en 1 an, qui s’implante partout en Afrique au gré de faveurs accordées à des dirigeants africains corrompus, celle qui exploite anarchiquement dans le monde entier des minerais de plus en plus rares pour son expansion économique sans se soucier de l’environnement et des désordres géopolitiques, celle qui donne des ordres à la France de ne pas vendre des systèmes militaires à Taïwan, pays souverain, mais pas pour la Chine qui considère ce pays, comme une province rebelle, celle qui ne respecte aucune règle internationale tant dans le domaine militaire spatial avec ses satellites avec bras robotisés permettant de dépecer d’autres satellites.


3. Les redressements passés


A plusieurs reprises, la France a subi de nombreux revers. Plus proche de nous :

- 1780-1806 : Période pré, révolution et post avec le début de l’Empire ;
- la guerre de 1870 et la commune ;
- la première guerre mondiale ;
- la seconde guerre mondiale.

La solidarité nationale par l’émission de grands emprunts, les dévaluations compétitives après la seconde guerre mondiale ont permis notamment ces rebonds. Toutefois, nous ne pouvons plus utiliser les vieilles recettes.

Pour les grands emprunts, en effet, les Français connaissent leur Histoire et se méfieront de nouveaux grands emprunts avec des rentabilités qui n’ont jamais été au rendez-vous en raison de l’inflation que les plans de relance, à chaque reprise, ont engendré. 

La France, au vu de sa situation financière ne peut pas non plus se permettre de lancer ce type d’artifice pour financer un plan de relance par la consommation puisque notre économie est ouverte au monde et que le creusement du déficit engendré par cela ne bénéficiera qu’aux importateurs et aux pays producteurs de marchandises comme la Chine.

Pour la dévaluation, elle ne pourra se faire qu’en dévaluant l’Euro en entier, ce qui ne réglerait pas les problèmes en interne de la zone euro, mais permettrait au moins de réduire l’attractivité des marchandises produites à l’extérieure de cette zone, favorisant la relocalisation de la production en Europe. 

Toutefois, les disparités des économies européennes, des coûts de production et le taux de change monnaies nationales – euros figé en 2000 favoriseront, si cette mesure est prise, les pays de l’Est de l’Europe à bas coût, en premier lieu la Roumanie.

La Relocalisation des entreprises ne serait pas effective en France mais dans ces pays de l’ex-bloc soviétique qui n’ont pas encore atteint le niveau économique de l’Ouest, bien que l’économie des pays de l’Ouest de l’Europe se soient paupérisée de plus en plus depuis l’élargissement de l’union européenne et surtout la marche forcée vers une mondialisation dérégulée et sauvage qui emporte tout sur son passage.

Les solutions d’hier ne pourront pas fonctionner, mais n’oublions pas les désastres précédents, ceux de la gestion de la crise de 1929, où la récession aux États-Unis fut transformée en déflation mondiale par la généralisation du protectionnisme puis l’échec de la conférence de Londres en 1933, qui déclencha une succession de dévaluations compétitives, entraînant l’effondrement des 3/4 des échanges et des paiements mondiaux, crise terminée en 1945 pour la France avec la mise en place de la régulation keynésienne du capitalisme, la création du système multilatéral qui permirent de dynamiser la croissance, de garantir le plein emploi et de stimuler la reprise du commerce international.

En 2008, l’engagement d’un plan de relance mondial sous l’égide du G20 permit d’éviter une autre grande dépression. Les États-Unis, grâce à une politique budgétaire et monétaire expansionniste fondée sur la baisse des taux d’intérêt et l’assouplissement quantitatif du crédit, renouèrent avec la croissance dès avril 2009.

En revanche en Europe, l’Union Européenne faisant le choix de la rigueur, entraîna de nouveau l’Europe dans une crise dite de l’Euro. Il fallut à cause de cela attendre 2015 pour renouer avec la croissance économique.

La France n’a pas profité de cette reprise et ne parvint pas à rétablir le plein emploi en raison de la dérive des dépenses et de la dette, conduisant le gouvernement à augmenter les impôts par le choc fiscal de 2012.


4. Comment se redresser ?


4.1. Favoriser le génie Français


Lorsque notre armée part au combat en opérations extérieures, en Afrique ou ailleurs, les armées alliées sont toujours frappées par le Génie Français, cette débrouille qui permet à notre armée de faire des miracles partout avec une audace telle, identique à celle qu’a fait preuve le Maréchal Leclerc de Hauteclocque lors de la bataille de Koufra et le reste de la seconde guerre Mondiale.

En France, le génie Français a souvent fait preuve d’inventivité, créant des innovations majeures en détournant de leurs usages premiers des outils ou des machines pensés pour tout autre chose, en comblant les manques.

Ce génie humain « Français » s’exerce lorsque la situation l’exige. Son émergence vient du terrain où l’idée germe et où les futurs utilisateurs forgent leurs futurs outils. Cette forme de subsidiarité a été bien comprise par l’Amiral Le Pichon qui a créé une mission au sein du ministère des armées dans les années 90 (mission pour le développement de l’innovation participative (MIP)), qui a fait ses preuves pendant plusieurs années avant d’être dissoute l’an dernier sous la présidence d’Emmanuel Macron pour être intégrée dans la nouvelle agence innovation défense (AID), extrêmement centralisée, étouffant toutes initiatives de la base et détruisant tant d’années d’efforts pour construire la confiance des militaires pour innover.

La situation de l’innovation participative au MINARM est révélatrice de ce besoin de centralisation qui étouffe le génie Français qui n’arrive plus à se déployer. Le modèle anglo-saxon de startup hors sol, biberonné de « levées de fonds » n’est pas adapté à l’audace et à la prise de risques de celles et ceux qui innovent. L’innovation, indispensable à notre pays, ne peut avancer que par les sacrifices du porteur de projets qui est exalté par les déploiements opérationnels futurs de son innovation. 

Vous avez compris, elle doit lui appartenir. La propriété galvanise la création.

Une nouvelle politique encourageant le « génie Français » permettra de créer les entreprises de demain, les produits qui redonneront la santé économique de notre pays et sa place dans le concert des nations.

Pour cela, il faut créer des structures économiques de soutien aux innovateurs de toutes parts, en les responsabilisant, en leur faisant confiance et en leur faisant exercer à leur tour la solidarité économique en vue d’aider d’autres innovateurs. Ce chemin vertueux n’existe pas encore. A nous de le créer. Je réfléchis actuellement à un mécanisme qui le permettra et qui je l’espère sera effectif avant l’été 2020.

En interne des entreprises, écouter les salariés en créant une incitation à l’innovation participative et à l’amélioration continue, demander des propositions salariales permettant un choc de simplification, permettrait de créer une coopération entre salariés et dirigeants, une dynamique du changement et de l’amélioration continue.


4.2. Créer un nouveau modèle économique (avec la création de fonds souverains populaires et démocratiques)


Nous venons de voir que le modèle startup n’est pas adapté à notre politique de développement et surtout de souveraineté. Combien de startups créés par de jeunes Français, exerçant leur génie se sont vus spolier par des rachats d’actifs par des étrangers. 

Les Français développent, les Étrangers industrialisent. 

Il est temps d’arrêter cette hémorragie catastrophique.

Ce fond, que j’imagine, ne doit pas être administré par des banques, par de grands groupes hors sols. Ce fond doit provenir des Français eux-mêmes, et doit être administré par eux-mêmes. Outre le soutien à l’innovation, à la création, il pourra aussi nous permettre de limiter la disparition d’entreprises en difficulté par cette crise, limiter le rachat d’entreprises par des groupes étrangers, surtout pour certains sous-traitants de grands groupes ou pour des entreprises possédant des savoirs-faire et/ou des brevets stratégiques.

En responsabilisant le peuple Français, en le faisant participer, j’espère relancer les fondements de la participation, cette doctrine gaulliste qui avait en son temps, déjà permis le renouveau français au début de la 5ème république. Ce nouveau pas vers la constitution d’un destin commun, plus seulement écologique, monétaire mais désormais économique permettra, j’en suis certain, de refédérer la société française qui sans idéal, sans objectif, se communautarise de plus en plus.


4.3. Définir des axes économiques stratégiques européens, étatiques, régionaux, départementaux, communaux, afin de coordonner le développement économique


La centralisation telle que nous la connaissons aujourd’hui ne fonctionne pas. Toutes les décisions ne peuvent pas être prises unilatéralement par un groupe de 10 personnes spécialisées dans un étage d’un ministère sans écouter les personnes du terrain. Des axes forts doivent être pris. 

Toutefois, le lien avec le terrain doit être renoué. Les particularismes régionaux, départementaux, communaux doivent être pris en compte. Par ailleurs, il faut laisser l’initiative de certains qui à la base permettent de démultiplier la force de frappe.

Interdire l’importation marchande de masques, décision prise par le Président de la République Emmanuel Macron, par sa réquisition, a détruit cet élan généré par la crise, le « génie français » de ceux qui cherchaient des solutions pour aider les français, les professionnels de santé et donc la France.

Par ailleurs, les difficultés économiques de nos grands groupes de l’aéronautique par exemple, mais pas seulement, mettent en situation extrêmement délicate leurs sous-traitants, très souvent des pépites françaises à sauvegarder à tout pris. Ces savoirs-faire convoités par les étrangers et tout particulièrement par la Chine se doivent de ne plus migrer sous direction étrangère au risque d’affaiblir notre puissance militaire, notre indépendance et de nous interdire toutes exportations d’armes ou de hautes technologies vers l’étranger sans demander l’accord d’administrations étrangères comme c’est déjà le cas pour certains composants produits par des entreprises sous-traitantes de l’aéronautique française, qui ont vu leur capital passé sous direction américaine.


4.4. Réformer le dialogue social en le localisant


Encore une forme de centralisation à outrance. Le dialogue social d’entreprise en France est presque inexistant. La majorité des décisions sont prises par des représentants syndicaux non représentatifs des travailleurs français et les ministres concernés. Cette situation provoque incompréhension, situation de blocage, causant grèves à répétition et ne permettant pas de réformer efficacement.

Chaque entreprise située dans un territoire est confrontée à un cocktail de situations qui lui sont propres. Une décentralisation des décisions devient essentielle. La participation des travailleurs dans les décisions de l’entreprise serait un atout. Pour cela, la participation mise en place par le Général de Gaulle est la solution. 

Elle doit être prolongée vers la participation actionnariale qui permettra à l’entreprise d’éviter sa délocalisation, sa paupérisation, la réduction de son expansion et des prises de risques par l’innovation, par des décisions hors sols d’actionnaires souhaitant plus de dividendes.

Faire investir les travailleurs dans leurs outils de travail en se basant sur l’idée de la participation mais en allant plus loin est une des solutions pour réduire la fuite à l’étranger, la disparition d’outils de production par des décisions extérieures à l’entreprise et l’arrêt de l’investissement à l’innovation, primordiale pour l’avenir de chaque entreprise.


4.5. Simplifier la réglementation pour qu’elle soit plus lisible et moins bureaucratique


La France est championne du monde dans sa faculté à créer des mille-feuilles réglementaires au-delà des contraintes européennes déjà bien abondantes. Ces mille-feuilles souvent incompréhensibles réduisent la possibilité pour nos entreprises d’être compétitives par rapport aux produits importés. 

En effet, la France par cette sur-réglementation se détruit elle-même, car le traité de Lisbonne qui organise l’union européenne nous interdit d’imposer des règles plus contraignantes à nos partenaires européens. En clair, produire en France s’avère plus compliqué qu’importer de l’étranger.

Et que penser des dérogations françaises de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) et du ministère de l’environnement concernant les règles de sécurité des drones chinois. En effet, depuis 2 ans, les drones produits en France doivent être dotés d’un coupe-circuit pour un usage de vol automatique au dessus de champs (scénario S2), alors que beaucoup de drones chinois en sont exonérés.

L’Histoire se répétera en janvier 2021 avec l’obligation d’installer des transpondeurs permettant aux forces de l’ordre d’identifier les drones. Les drones chinois en seraient dépourvues. Un accord avec la DGAC prouve qu’une simple modification de leur logiciel interne répondra à l’exigence.

Cette distorsion de concurrence, à notre désavantage, ne va pas dans le sens de la production française voire européenne.

La modification sans cesse des réglementations conduit à rendre difficile voire insurmontable la production de masse et le stockage de produits manufacturés. En effet, avec une variabilité aussi importante des normes dans notre pays, les entreprises, tout particulièrement, celle innovante, ont peur du stockage de produits qui, à tout moment, peuvent devenir obsolètes simplement par la volatilité des exigences réglementaires.

La stabilité, la lisibilité réglementaire seraient appréciées de chaque entrepreneur.

Avant d’innover, il faut d’abord analyser le corpus réglementaire, savoir si la solution technique à portée de main, sera autorisée ou même pourra être vendu dans un avenir proche. Cette analyse réglementaire fatigante et chronophage dissuade beaucoup d’entreprises d’innover.

Simplifier la réglementation devient un enjeu de survie nationale face aux rouleaux compresseurs que sont la Chine et bientôt l’Inde en termes d’innovation et de dépôts de brevets.


4.6. Réduire drastiquement la dette en se posant la question : Quelles sont nos forces, quels sont nos produits exportables ?


Notre pays est confrontée à une dette presque jamais inégalée dans son Histoire. Cette dette souveraine nous empêche d’investir dans l’avenir. Et pourtant, nous avons des atouts.

Nos dirigeants doivent imposer aux entreprises Françaises, d’analyser leurs situations (quels atouts, quels produits pouvant intéresser l’exportation). 

Partout, dans les entreprises, les chambres de commerce et d’industrie, les intercommunalités, les départements, les régions, les ministères, des cellules d’exportation doivent être créées pour aider le plus possible les entreprises à exporter. Chaque ambassade doit renforcer son bureau export pour aider toutes les entreprises françaises à exporter et à garnir leurs carnets de commande afin de réduire le déficit commercial de la France.

Le ministère de l’économie et des finances doit renforcer les outils à la disposition de chaque entrepreneur :

- pour l’aider à trouver les financements requis en termes de trésorerie pour produire les commandes passées ;

- pour l’aider à valoriser son savoir faire en présentant ses catalogues à l’étranger (pensons au portail Alibaba, qui permet la mise en relation d’entreprises chinoises avec des importateurs ou des entreprises dans le monde entier) ;

- pour l’aider à sécuriser juridiquement ses échanges avec l’étranger, tout particulièrement dans le cadre des contrats, mais aussi pour tout ce qui touche la propriété intellectuelle.


4.7. Redonner confiance aux français, aux entreprises, en valorisant le travail, en proposant la participation plus vaste des salariés aux décisions dans leurs entreprises, en exportant davantage, en important moins


Le prix Nobel d’économie Kenneth Arrow démontre le rôle crucial joué par la confiance dans l’activité économique jouant sur la consommation et l’épargne des ménages, l’investissement des entreprises, les échanges commerciaux, l’innovation technologique et le marché du crédit.

La perte de confiance est mondiale mais certains pays, comme l’Allemagne possède des marges de manœuvre beaucoup plus importante du fait de leur faible taux d’endettement. Ce sont ces pays qui pourront relancer la machine alors que les autres n’en auront pas les moyens en ressources financières.

Seuls les français pourront par leur épargne, leur travail relancer notre économie et assainir nos comptes. Les Français doivent prendre possession de leurs outils de production en investissant dans le capital des entreprises qui les emploient.

Une holding financière particulière est à l’étude pour permettre de créer ce fond démocratique et solidaire, permettant de renforcer nos moyens de production, de les sécuriser vis-à-vis de l’étranger et d’investir dans la création de nouvelles entreprises.


4.8. Conforter les entreprises existantes en exigeant de ces dernières d’identifier leurs faiblesses, identifier des améliorations de productivité, créer un dispositif d’innovation participative et en leur demander de chercher les rebonds (quels secteurs d’activités connexes à leurs productions leur permettrait de trouver de nouveaux marchés)


4.9. Taxer nos importations par une TVA sociale qui permettra à l’Etat d’investir dans les entreprises Françaises innovantes et prendre des participations dans nos entreprises dites stratégiques


Le dumping social et environnemental des pays comme la Chine n’est pas nouveau. Il existe aussi en Europe, tout particulièrement avec les pays de l’ex bloc soviétique. Cette situation a conduit à une paupérisation de notre tissu industriel. La France a perdu une grande partie de ses outils de productions lourds au profit de pays dits émergents voire de l’Europe de l’Est.

L’Union Européenne nous interdit de taxer les importations. La TVA sociale présentée à plusieurs reprises me semble être une des solutions permettant de réduire nos importations et de favoriser la relocalisation de nos outils de production.


4.10. Réduire les frais de fonctionnement de nos administrations, du secteur public mais aussi privée pour dégager des marges de manœuvres financières en vue de l’investissement


La bureaucratie française engloutie une grande partie des ressources financières du pays. 

Un choc de simplification, de numérisation, à l’instar de ce qui a été fait dans les pays baltes, devient une nécessité vitale. Le gain financier dégagé permettra de réduire la dette et d’investir dans l’avenir.


4.11. Créer une obligation de déclaration préalable à toutes modifications de statut d’entreprise, à toutes modifications de capital ou de vente de ces derniers à des tiers, afin d’analyser ces changements et d’identifier d’éventuels risques de transfert de savoirs-faire et de brevets à l’étranger


La crise met en danger nos entreprises, empêche nos startups les plus prometteuses de trouver des financements dans l’Hexagone. Les grands groupes étrangers scrutent l’horizon des pépites françaises pour les racheter et les développer à l’étranger.

Notre avenir se joue dans l’innovation, mais surtout celle qu’on a industrialisé.

La France doit donc être informée au préalable de toutes menaces de pertes de pépites afin d’avoir le temps de réaliser une préemption en utilisant des fonds d’investissements publics et privés (fonds populaires et démocratiques évoqués plus haut).


4.12. Revoir les moyens de production afin de réduire les coûts, améliorer la qualité, la flexibilité technique des moyens de production

La robotisation fait peur aux Français. Et pourtant, elle permet de réduire les coûts et de relocaliser la production en France et en Europe. Mais, cette robotisation se doit d’être fait intelligemment, en installant une robotisation flexible et française voire européenne.

La flexibilité soit aussi toucher la main d’œuvre. Loin de moi de souhaiter l’ubération de la société de travail, mais une certaine autonomie individuelle des travailleurs avec une certaine sécurité.

Je travaille actuellement à la création de ce statut innovant qui sera compatible totalement avec les statuts d’entrepreneuriat français mais qui permettra d’allier pour tous métiers sauf ceux réglementés, la flexibilité de l’autoentrepreneuriat et la sécurité de salarié.


Ce statut doit être simple, facilement utilisable par tous travailleurs, en limitant au strict minimum, les contraintes administratives et surtout en personnalisant le soutien avec un lien direct avec un conseiller technique et administratif unique et compétent.


4.13. Travailler plus


Les Français devront travailler plus, pas plus longtemps (rallongement de l’age de la retraite), mais plus chaque semaine, afin de plus cotiser et surtout relancer la machine économique. 

Les Français doivent avoir le choix soit de payer moins d’impôts et de travailler plus ou de travailler moins et de payer plus d’impôt. Une réduction de l’impôt sur le revenu devrait être imaginée pour celles et ceux qui choisissent de travailler plus. 

Pour celles et ceux qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, une prime pour l’emploi devra permettre d’ajouter le pouvoir d’achat légitime pour une durée de travail supplémentaire. 

Travailler plus ne signifie pas la suppression d’un jour férié systématiquement, mais démocratiquement, en accord d’entreprises, tous les salariés et les dirigeants devraient pouvoir choisir en fonction de l’état des commandes et de la philosophie de l’entreprise, de la sensibilité de chaque travailleur. L’accord d’entreprise peut permettre des situations différentes dans une même entité à condition que l’accord soit équilibré et qu’il satisfasse aussi bien les salariés que les exigences de production de l’entreprise.


4.14. Taxer les GAFA


De nombreuses entreprises étrangères exerçant sur le territoire métropolitain n’y paient pas leurs impôts. Cette situation ubuesque doit cesser. 

Ce sont plusieurs milliards d’euros qui pourraient être récupérés pour réduire le déficit de notre pays et ensuite réduire la pression fiscale sur nos entreprises et sur les ménages.


4.15. Analyser la pertinence des niches fiscales


De nombreuses niches fiscales existent depuis fort longtemps. L’analyse de leurs pertinences s’avèrent une nécessité en pesant les avantages et les inconvénients de leur réforme.


4.16. Supprimer les privilèges injustifiés mêmes symboliques


De nombreux français, anciens politiques, anciens chefs d’entreprises, administrateurs se voient maintenir leurs avantages en nature, privilèges. 

Cette situation, en période de crise comme celle que nous vivons, devient totalement insupportable pour les Français. Supprimer ces privilèges, surtout pour les politiques, redonneront confiance dans leurs élites.


4.17. Analyser et appliquer les recommandations des sages de la cour des comptes


Depuis de nombreuses années, tout particulièrement depuis la présidence de la cour des comptes exercée par Philippe Seguin, les sages de la cour des comptes analysent et proposent. 

Nous avons l’impression que les recommandations particulièrement justifiées émises par la cour des comptes e sont jamais appliquées. Il serait grand temps d’écouter les experts et les français.


4.18. Écouter les Français

Les députés peuvent poser des questions au Gouvernement. Bien que les députés sont les représentants du Peuple Français, je propose que chaque Français puisse poser des questions qui devront obtenir un certain nombre de voix par internet avant d’être posé légitimement en séance du conseil économique et social au gouvernement, à l’instar de ce qui se passe à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Les Français doivent aussi pouvoir proposer des lois, à l’instar des députés en utilisant la même démarche que pour les questions, évoquées précédemment.

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