17/05/2020
– Jean-Luc Hau
La
France, souffrante,
ne cesse d’agoniser depuis 1973, date du choc pétrolier ! Sa
lente chute mais durable s’est accélérée depuis le confinement,
liée à la pandémie du coronavirus. Sans réserves financières, a
contrario de l’Allemagne qui a réussi
à se réformer à temps, creusant sa tombe avec ses déficits de
plus en plus abyssaux, la France sombre avec une récession record, à
l’instar de l’Europe du Sud.
Et
pourtant, la France a déjà subi de nombreux revers au cours de son
Histoire et a rebondi,
puisant en elle, les forces nécessaires et indispensables à sa
renaissance. La lucidité et la vérité sur la situation sont les 2
vertus que le futur chef d’État français devra posséder. Le
manque de transparence et la mauvaise gestion de la crise par le
gouvernement actuel le délégitime de facto pour le
redressement de notre grande Nation.
Les
Français veulent comprendre pour reconstruire leur pays. Ils sont
prêts à entendre, de leur dirigeant, une analyse claire et précise
de la situation, sont prêts, comme dans les précédents épisodes
de crises qui ont secoué notre pays, à travailler pour rendre la
grandeur à notre modèle républicain et à la place de notre Pays
dans le monde.
Les
mensonges d’État ont toujours pour conséquence la défiance
vis-à-vis du pouvoir en place. Notre République est dirigée par le
Peuple, c’est son fondement même, réaffirmé dans sa constitution
de 1958.
Ses dirigeants ne sont que ses représentants, élus qui se
doivent d’être les serviteurs des Français. Sans cette direction,
les Français n’accepteront pas les décisions d’un président
qui doit être fort mais pas « Jupitérien ».
Écouter,
savoir synthétiser, analyser, rendre compte au Peuple et demander
son avis : Voici les qualités pour entraîner les Français
dans la reconstruction. L’intégrité de la personne qui
représentera le sommet de l’État, des membres du gouvernement
sera essentielle pour retrouver la confiance des Français, préambule
à toutes réformes nécessaires et salutaires.
1.
L’état sanitaire de la France face au COVID 19
Dans
mes derniers articles, j’ai longuement évoqué mes interrogations
en termes sanitaires, tout particulièrement concernant l’opacité
totale des recherches en sérothérapie et vaccinale, et sur
l’émergence d’une seconde vague de contamination, qui
malheureusement se concrétise par la survenance de plusieurs foyers
à travers la France, même en zone verte !
Toutefois,
de nouvelles interrogations se posent aujourd’hui, des
interrogations tant économiques que
stratégiques touchant notre santé :
-
La production de masques et de médicaments délocalisée en Chine,
en Inde ou ailleurs sur la planète, réduit notre souveraineté
médicale, rendant totalement dépendant notre pays au bon vouloir de
ceux qui peuvent devenir nos ennemis demain.
Sans production nationale voire européenne, notre pays, notre
continent est à la merci de revers géostratégiques.
Cette
situation, inédite dans notre histoire, doit cesser au plus vite.
Nos médicaments se doivent d’être produits en France voire en
Europe afin de pouvoir garantir la sécurité des Français et des
Européens. Un grand plan de relocalisation de la production
médicamenteuse est nécessaire rapidement ;
-
La centralisation à outrance de l’outil de coordination de
fourniture des masques.
Rappelons que certains importateurs Français
en Chine et même des Franco-Israëliens n’ont pas été pris au
sérieux par la cellule de coordination masques du ministère de
l’économie et des finances et que ces français ont été
contraints de s’adresser à d’autres pays où ils ont été très
efficaces pour l’importation de masques de protection.
Ne parlons
pas non plus
de l’effet néfaste de la
réquisition des masques demandée par le Président de la République
Emmanuel Macron, paralysant l’action des importateurs en raison de
leurs peurs de ne pas être payés par le gouvernement Français.
Tout cela montre la limite de cette centralisation parisienne à
l’extrême, de ce modèle issu de la révolution, de l’empire et
d’une 5ème république qui n’a pas abouti au système
ultime pensé par le Général de Gaulle. La France aurait bien
besoin des dispositions contenues dans le projet de loi de 1969 sur
la décentralisation qui permettrait d’appliquer le principe de
subsidiarité qui nous fait tant défaut .
2.
L’état économique et financier
La
crise du Coronavirus constitue le choc économique le plus violent
depuis la grande dépression de 1929.
Elle est universelle mais
touche particulièrement la France. En effet, son économie a été à
l’arrêt pendant de nombreuses semaines en raison d’un
confinement strict, décrété par le Président de la République,
Emmanuel Macron, alors que d’autres pays d’Europe ont choisi
d’autres stratégies comme tester la population, isoler les malades
et protéger leurs populations par la fourniture de masques.
La
zone euro affronte une récession inégalée :
-
recul du PIB de 8 % ;
-
hausse du chômage de 7,5 % à 9,5 % de la population
active ;
-
envol du déficit à 8,6 % (bien loin des 3 % du pacte de
stabilité monétaire européen) ;
-
augmentation de la dette publique passant à 103 % du PIB.
Pour
la France, la situation est bien pire !
-
chute de 10 % de son PIB ;
-
hausse du chômage de 10 % ;
-
déficit à 15 % ;
-
dette publique à 120 % du PIB.
Après
4 décennies de décrochage, cette nouvelle crise consacrera-t-elle
le
déclassement définitif de la France ?
Notre
pays, tout comme l’Italie et la Grèce, perdra le reste de
souveraineté qu’elle possède encore, aliénée aux marchés
financiers et aux partenaires de l’Europe du Nord qui si
mutualisation de la dette au niveau européen, porteront à bout de
bras les pays du sud dont fait parti malheureusement désormais la
France.
Si
la France ne rebondit pas très vite, elle fera
partie, avec les pays méditerranéens européens, du
club des pays démergents (anciennes économies développées
enfermées dans une spirale de décroissance et de paupérisation).
Quant
à la monnaie unique, sa survie est menacée tant le pacte de
stabilité a volé en éclat au vu de l’augmentation colossale des
déficits.
Les
pays du nord de l’Europe refuse la monétisation des déficits
proposée par la banque centrale européenne (BCE). Les programmes
d’assouplissement quantitatif de la BCE sont désormais ouvertement
contestés par l’Allemagne, où la Cour constitutionnel de
Karlsruhe, dans une décision rendue le 5 mai 2020, met en cause la
compétence de la BCE pour les conduire et enjoint la Bundesbank de
cesser d’y contribuer si la preuve de leur nécessité et de leur
proportionnalité n’est pas apportée sous 3 mois.
Leur abandon
provoquerait une divergence explosive des taux d’intérêt et
placerait rapidement l’Italie puis la France en situation de
défaut. La zone euro disparaîtrait, entraînant le grand marché
dans sa chute du fait des tensions sur les changes.
Par
son anticipation, sa vision analytique et sa stratégie vis-à-vis du
coronavirus, l’Allemagne sort grand gagnante en Europe de cette
crise. En effet, l’Allemagne limitera le recul de son activité
économique à environ 6 % de son PIB alors que la chute en
France sera de 10 %.
La
divergence se creusera davantage encore au moment de la relance, car
l’Allemagne est endettée modérément et pourra trouver les
ressorts nécessaires à relancer son économie, contrairement à la
France.
L’Allemagne,
qui a pu mobiliser 1 200 milliards d’euros, comblera l’essentiel
de ses pertes dès 2021 et maintiendra le plein emploi. La France,
sauf plan de redressement extraordinairement bien orchestré, mettra
plusieurs années à recouvrer son niveau de richesse.
A
l’apogée de la crise, les dettes publiques des pays les plus
touchées s’envoleront vers :
-
180 % du PIB pour l’Italie ;
-
120 % pour la France ;
-
115 % pour l’Espagne.
Le
redressement ne pourra venir des exportations vers la Chine.
L’exacerbation des tensions entre les États-Unis, humiliés par
leur désastre sanitaire et la Chine, qui a abandonné toute retenue
dans l’expression de ses ambitions de puissance, montre que le
salut par la mondialisation est un rêve qui se termine. L’épisode
de la sommation d’interdiction de ventes d’armes à Taïwan à la
France est un exemple représentatif de la volonté hégémonique
chinoise.
La
Chine a montré son vrai visage, celle d’un pays menteur, dont la
monnaie est sous-évaluée pour lui faciliter sa guerre commerciale
permettant d’asservir le monde, celle d’un pays expansionniste
qui construit l’équivalent de la flotte militaire française en 1
an, qui s’implante partout en Afrique au gré de faveurs accordées
à des dirigeants africains corrompus, celle qui exploite
anarchiquement dans le monde entier des minerais de plus en plus
rares pour son expansion économique sans se soucier de
l’environnement et des désordres géopolitiques, celle qui donne
des ordres à la France de ne pas vendre des systèmes militaires à
Taïwan, pays souverain, mais pas pour la Chine qui considère ce
pays, comme une province rebelle, celle qui ne respecte aucune règle
internationale tant dans le domaine militaire spatial avec ses
satellites avec bras robotisés permettant de dépecer d’autres
satellites.
3.
Les redressements passés
A
plusieurs reprises, la France a subi de nombreux revers. Plus proche
de nous :
-
1780-1806 : Période pré, révolution et post avec le début de
l’Empire ;
-
la guerre de 1870 et la commune ;
-
la première guerre mondiale ;
-
la seconde guerre mondiale.
La
solidarité nationale par l’émission de grands emprunts, les
dévaluations compétitives après la seconde guerre mondiale ont
permis notamment ces rebonds. Toutefois, nous ne pouvons plus
utiliser les vieilles recettes.
Pour
les grands emprunts, en effet, les Français connaissent leur
Histoire et se méfieront de nouveaux grands emprunts avec des
rentabilités qui n’ont jamais été au rendez-vous en raison de
l’inflation que les plans de relance, à chaque reprise, ont
engendré.
La France, au vu de sa situation financière ne peut pas
non plus se permettre de lancer ce type d’artifice pour financer un
plan de relance par la consommation puisque notre économie est
ouverte au monde et que le creusement du déficit engendré par cela
ne bénéficiera qu’aux importateurs et aux pays producteurs de
marchandises comme la Chine.
Pour
la dévaluation, elle ne pourra se faire qu’en dévaluant l’Euro
en entier, ce qui ne réglerait pas les problèmes en interne de la
zone euro, mais permettrait au moins de réduire l’attractivité
des marchandises produites à l’extérieure de cette zone,
favorisant la relocalisation de la production en Europe.
Toutefois,
les disparités des économies européennes, des coûts de production
et le taux de change monnaies nationales – euros figé en 2000
favoriseront, si cette mesure est prise, les pays de l’Est de
l’Europe à bas coût, en premier lieu la Roumanie.
La
Relocalisation des entreprises ne serait pas effective en France mais
dans ces pays de l’ex-bloc soviétique qui n’ont pas encore
atteint le niveau économique de l’Ouest, bien que l’économie
des pays de l’Ouest de l’Europe se soient paupérisée de plus en
plus depuis l’élargissement de l’union européenne et surtout la
marche forcée vers une mondialisation dérégulée et sauvage qui
emporte tout sur son passage.
Les
solutions d’hier ne pourront pas fonctionner, mais n’oublions pas
les désastres précédents, ceux
de la gestion de la crise de 1929, où la récession aux États-Unis
fut transformée en déflation mondiale par la généralisation du
protectionnisme puis l’échec de la conférence de Londres en 1933,
qui déclencha une succession de dévaluations compétitives,
entraînant l’effondrement des 3/4 des échanges et des paiements
mondiaux, crise terminée en 1945 pour la France avec la mise en
place de la régulation keynésienne du capitalisme, la création du
système multilatéral qui permirent de dynamiser la croissance, de
garantir le plein emploi et de stimuler la reprise du commerce
international.
En
2008, l’engagement d’un plan de relance mondial sous l’égide
du G20 permit d’éviter une autre grande dépression. Les
États-Unis, grâce à une politique budgétaire et monétaire
expansionniste fondée sur la baisse des taux d’intérêt et
l’assouplissement quantitatif du crédit, renouèrent avec la
croissance dès avril 2009.
En
revanche en Europe, l’Union Européenne faisant le choix de la
rigueur, entraîna de nouveau l’Europe dans une crise dite de
l’Euro. Il fallut à cause de cela attendre 2015 pour renouer avec
la croissance économique.
La
France n’a pas profité de cette reprise et ne parvint pas à
rétablir le plein emploi en raison de la dérive des dépenses et de
la dette, conduisant le gouvernement à augmenter les impôts par le
choc fiscal de 2012.
4.
Comment se redresser ?
4.1.
Favoriser le génie Français
Lorsque
notre armée part au combat en opérations extérieures, en Afrique
ou ailleurs, les armées alliées sont toujours frappées par le
Génie Français, cette débrouille qui permet à notre armée de
faire des miracles partout avec une audace telle, identique à celle
qu’a fait preuve le Maréchal Leclerc de Hauteclocque lors de la
bataille de Koufra et le reste de la seconde guerre Mondiale.
En
France, le génie Français a souvent fait preuve d’inventivité,
créant des innovations majeures en détournant de leurs usages
premiers des outils ou des machines pensés pour tout autre chose, en
comblant les manques.
Ce
génie humain « Français » s’exerce lorsque la
situation l’exige. Son émergence vient du terrain où l’idée
germe et où les futurs utilisateurs forgent leurs futurs outils.
Cette forme de subsidiarité a été bien comprise par l’Amiral Le
Pichon qui a créé une mission au sein du ministère des armées
dans les années 90 (mission pour le développement de l’innovation
participative (MIP)), qui a fait ses preuves pendant plusieurs années
avant d’être dissoute l’an dernier sous la présidence
d’Emmanuel Macron pour être intégrée dans la nouvelle agence
innovation défense (AID), extrêmement centralisée, étouffant
toutes initiatives de la base et détruisant tant d’années
d’efforts pour construire la confiance des militaires pour innover.
La
situation de l’innovation participative au MINARM est révélatrice
de ce besoin de centralisation qui étouffe le génie Français qui
n’arrive plus à se déployer. Le modèle anglo-saxon de startup
hors sol, biberonné de « levées de fonds » n’est pas
adapté à l’audace et à la prise de risques de celles et ceux qui
innovent. L’innovation, indispensable à notre pays, ne peut
avancer que par les sacrifices du porteur de projets qui est exalté
par les déploiements
opérationnels futurs de son innovation.
Vous avez
compris, elle doit lui appartenir. La propriété galvanise la
création.
Une
nouvelle politique encourageant le « génie Français »
permettra de créer les entreprises de demain, les produits qui
redonneront la santé économique de notre pays et sa place dans le
concert des nations.
Pour
cela, il faut créer des structures économiques de soutien aux
innovateurs de toutes parts, en les responsabilisant, en leur faisant
confiance et en leur faisant exercer à leur tour la solidarité
économique en vue d’aider d’autres innovateurs. Ce chemin
vertueux n’existe pas encore. A nous de le créer. Je réfléchis
actuellement à un
mécanisme qui le permettra et qui je l’espère sera effectif avant
l’été 2020.
En
interne des entreprises, écouter les salariés en créant une
incitation à l’innovation participative et à l’amélioration
continue, demander des propositions salariales permettant un choc de
simplification, permettrait de créer une coopération entre salariés
et dirigeants, une dynamique du changement et de l’amélioration
continue.
4.2.
Créer un nouveau modèle économique (avec la création de
fonds souverains populaires et démocratiques)
Nous
venons de voir que le modèle startup n’est pas adapté à notre
politique de développement et surtout de souveraineté. Combien de
startups créés par de jeunes Français, exerçant leur génie se
sont vus spolier par des rachats d’actifs par des étrangers.
Les
Français développent, les Étrangers industrialisent.
Il est temps
d’arrêter cette hémorragie catastrophique.
Ce
fond, que j’imagine, ne doit pas être administré par des banques,
par de grands groupes hors sols. Ce fond doit provenir des Français
eux-mêmes, et doit être administré par eux-mêmes. Outre le
soutien à l’innovation, à la création, il pourra aussi nous
permettre de limiter la disparition d’entreprises en difficulté
par cette crise, limiter le rachat d’entreprises par des groupes
étrangers, surtout pour certains sous-traitants de grands groupes ou
pour des entreprises possédant des savoirs-faire et/ou des brevets
stratégiques.
En
responsabilisant le peuple Français, en le faisant participer,
j’espère relancer les fondements de la participation, cette
doctrine gaulliste qui avait en son temps, déjà permis le renouveau
français au début de la 5ème république. Ce nouveau
pas vers la constitution d’un destin commun, plus seulement
écologique, monétaire mais désormais économique permettra, j’en
suis certain, de refédérer
la société française qui sans idéal, sans objectif, se
communautarise de plus en plus.
4.3.
Définir des axes économiques stratégiques européens,
étatiques, régionaux, départementaux, communaux, afin de
coordonner le développement économique
La
centralisation telle que nous la connaissons aujourd’hui ne
fonctionne pas. Toutes les décisions ne peuvent pas être prises
unilatéralement par un
groupe de 10 personnes spécialisées dans un étage d’un ministère
sans écouter les personnes du terrain. Des axes forts doivent être
pris.
Toutefois, le lien avec le terrain doit être renoué. Les
particularismes régionaux, départementaux, communaux doivent être
pris en compte. Par ailleurs, il faut laisser l’initiative de
certains qui à la base permettent de démultiplier la force de
frappe.
Interdire
l’importation marchande de masques, décision prise par le
Président de la République Emmanuel Macron, par sa réquisition, a
détruit cet élan généré par la crise, le « génie
français » de ceux qui cherchaient des solutions pour aider
les français, les professionnels de santé et donc la France.
Par
ailleurs, les difficultés économiques de nos grands groupes de
l’aéronautique par exemple, mais pas seulement, mettent en
situation extrêmement délicate leurs sous-traitants, très souvent
des pépites françaises à sauvegarder à tout pris. Ces
savoirs-faire convoités par les étrangers et tout particulièrement
par la Chine se doivent de ne plus migrer
sous direction étrangère au risque d’affaiblir notre puissance
militaire, notre indépendance et de nous interdire toutes
exportations d’armes ou de hautes technologies vers l’étranger
sans demander l’accord d’administrations étrangères comme c’est
déjà le cas pour certains composants produits par des entreprises
sous-traitantes de l’aéronautique française, qui ont vu leur
capital passé sous direction américaine.
4.4.
Réformer le dialogue social en le localisant
Encore
une forme de centralisation à outrance. Le dialogue social
d’entreprise en France est presque inexistant. La majorité des
décisions sont prises par des représentants syndicaux non
représentatifs des travailleurs français et les ministres
concernés. Cette situation provoque incompréhension, situation de
blocage, causant grèves à répétition et ne permettant pas de
réformer efficacement.
Chaque
entreprise située dans un territoire est confrontée à un cocktail
de situations qui lui sont propres. Une décentralisation des
décisions devient essentielle. La participation des travailleurs
dans les décisions de l’entreprise serait un atout. Pour cela, la
participation mise en place par le Général de Gaulle est la
solution.
Elle doit être prolongée vers la participation
actionnariale qui permettra à l’entreprise d’éviter sa
délocalisation, sa paupérisation, la réduction de son expansion et
des prises de risques par l’innovation, par des décisions hors
sols d’actionnaires souhaitant plus de dividendes.
Faire
investir les travailleurs dans leurs outils de travail en se basant
sur l’idée de la participation mais en allant plus loin est une
des solutions pour réduire la fuite à l’étranger, la disparition
d’outils de production par des décisions extérieures à
l’entreprise et l’arrêt de l’investissement à l’innovation,
primordiale pour l’avenir de chaque entreprise.
4.5.
Simplifier la réglementation pour qu’elle soit plus lisible et
moins bureaucratique
La
France est championne du monde dans sa faculté à créer des
mille-feuilles réglementaires au-delà des contraintes européennes
déjà bien abondantes. Ces mille-feuilles souvent incompréhensibles
réduisent la possibilité pour nos entreprises d’être
compétitives par rapport aux produits importés.
En effet, la France
par cette sur-réglementation se détruit elle-même, car le traité
de Lisbonne qui organise l’union européenne nous interdit
d’imposer des règles plus contraignantes à nos partenaires
européens. En clair, produire en France s’avère plus compliqué
qu’importer de l’étranger.
Et
que penser des
dérogations françaises de la direction générale de l’aviation
civile (DGAC) et du ministère de l’environnement concernant les
règles de sécurité des drones chinois. En effet, depuis 2 ans, les
drones produits en France doivent être dotés d’un coupe-circuit
pour un usage de vol automatique au dessus de champs (scénario S2),
alors que beaucoup de drones chinois en sont exonérés.
L’Histoire
se répétera en janvier 2021 avec l’obligation d’installer des
transpondeurs permettant aux forces de l’ordre d’identifier les
drones. Les drones chinois en seraient dépourvues. Un accord avec la
DGAC prouve qu’une simple modification de leur logiciel interne
répondra à l’exigence.
Cette
distorsion de concurrence, à notre désavantage, ne va pas dans le
sens de la production française voire européenne.
La
modification sans cesse des réglementations conduit à rendre
difficile voire insurmontable la production de masse et le stockage
de produits manufacturés. En effet, avec une variabilité aussi
importante des normes dans notre pays, les entreprises, tout
particulièrement, celle innovante, ont peur du stockage de produits
qui, à tout moment, peuvent devenir obsolètes simplement par la
volatilité des exigences réglementaires.
La
stabilité, la lisibilité réglementaire seraient appréciées de
chaque entrepreneur.
Avant
d’innover, il faut d’abord analyser le corpus réglementaire,
savoir si la solution technique à portée de main, sera autorisée
ou même pourra être vendu dans un avenir proche. Cette analyse
réglementaire fatigante et chronophage dissuade beaucoup
d’entreprises d’innover.
Simplifier
la réglementation devient un enjeu de survie nationale face aux
rouleaux compresseurs que sont la Chine et bientôt l’Inde en
termes d’innovation et de dépôts de brevets.
4.6.
Réduire drastiquement la dette en se posant la question :
Quelles sont nos forces, quels sont nos produits exportables ?
Notre
pays est confrontée à une dette presque jamais inégalée dans son
Histoire. Cette dette souveraine nous empêche d’investir dans
l’avenir. Et pourtant, nous avons des atouts.
Nos
dirigeants doivent imposer aux entreprises Françaises, d’analyser
leurs situations (quels atouts, quels produits pouvant intéresser
l’exportation).
Partout, dans les entreprises, les chambres de
commerce et d’industrie, les intercommunalités, les départements,
les régions, les ministères, des cellules d’exportation doivent
être créées pour aider le plus possible les entreprises à
exporter. Chaque ambassade doit renforcer son bureau export pour
aider toutes les entreprises françaises à exporter et à garnir
leurs carnets de commande afin
de réduire le déficit commercial de la France.
Le
ministère de l’économie et des finances doit renforcer les outils
à la disposition de chaque entrepreneur :
-
pour l’aider à trouver les financements requis en termes de
trésorerie pour produire les commandes passées ;
-
pour l’aider à valoriser son savoir faire en présentant ses
catalogues à l’étranger (pensons au portail Alibaba, qui permet
la mise en relation d’entreprises chinoises avec des importateurs
ou des entreprises dans le monde entier) ;
-
pour l’aider à sécuriser juridiquement ses échanges avec
l’étranger, tout particulièrement dans le cadre des contrats,
mais aussi pour tout ce qui touche la propriété intellectuelle.
4.7.
Redonner confiance aux français, aux entreprises, en valorisant
le travail, en proposant la participation plus vaste des salariés
aux décisions dans leurs entreprises, en exportant davantage, en
important moins
Le
prix Nobel d’économie Kenneth Arrow démontre le rôle
crucial joué par la confiance dans l’activité économique jouant
sur la consommation et l’épargne des ménages, l’investissement
des entreprises, les échanges commerciaux, l’innovation
technologique et le marché du crédit.
La
perte de confiance est mondiale mais certains pays, comme l’Allemagne
possède des marges de manœuvre beaucoup plus importante du fait de
leur faible taux d’endettement. Ce sont ces pays qui pourront
relancer la machine alors que les autres n’en auront pas les moyens
en ressources financières.
Seuls
les français pourront par leur épargne, leur travail relancer notre
économie et assainir nos comptes. Les Français doivent prendre
possession de leurs outils de production en investissant dans le
capital des entreprises qui les emploient.
Une
holding financière particulière est à l’étude pour permettre de
créer ce fond démocratique et solidaire, permettant de renforcer
nos moyens de production, de les sécuriser vis-à-vis de l’étranger
et d’investir dans la création de nouvelles entreprises.
4.8.
Conforter les entreprises existantes en exigeant de ces dernières
d’identifier leurs faiblesses, identifier des améliorations de
productivité, créer un dispositif d’innovation participative et
en leur demander de chercher les rebonds (quels secteurs
d’activités connexes à leurs productions leur permettrait de
trouver de nouveaux marchés)
4.9.
Taxer nos importations par une TVA sociale qui permettra à
l’Etat d’investir dans les entreprises Françaises innovantes et
prendre des participations dans nos entreprises dites stratégiques
Le
dumping social et environnemental des pays comme la Chine n’est pas
nouveau. Il existe aussi en Europe, tout particulièrement avec les
pays de l’ex bloc soviétique. Cette situation a conduit à une
paupérisation de notre tissu industriel. La France a perdu une
grande partie de ses outils de productions lourds au profit de pays
dits émergents voire de l’Europe de l’Est.
L’Union
Européenne nous interdit de taxer les importations. La TVA sociale
présentée à plusieurs reprises me semble être une des solutions
permettant de réduire nos importations et de favoriser la
relocalisation de nos outils de production.
4.10.
Réduire les frais de fonctionnement de nos administrations,
du secteur public mais aussi privée pour dégager des marges de
manœuvres financières en vue de l’investissement
La
bureaucratie française engloutie une grande partie des ressources
financières du pays.
Un choc de simplification, de numérisation, à
l’instar de ce qui a été fait dans les pays baltes, devient une
nécessité vitale. Le gain financier dégagé permettra de réduire
la dette et d’investir dans l’avenir.
4.11.
Créer une obligation de déclaration préalable à toutes
modifications de statut d’entreprise, à toutes modifications
de capital ou de vente de ces derniers à des tiers, afin d’analyser
ces changements et d’identifier d’éventuels risques de transfert
de savoirs-faire et de brevets à l’étranger
La
crise met en danger nos entreprises, empêche nos startups les plus
prometteuses de trouver des financements dans l’Hexagone. Les
grands groupes étrangers scrutent l’horizon des pépites
françaises pour les racheter et les développer à l’étranger.
Notre
avenir se joue dans l’innovation, mais surtout celle qu’on a
industrialisé.
La
France doit donc être informée au préalable de toutes menaces de
pertes de pépites afin d’avoir le temps de réaliser une
préemption en utilisant des fonds d’investissements publics et
privés (fonds populaires et démocratiques évoqués plus haut).
4.12.
Revoir les moyens de production afin de réduire les coûts,
améliorer la qualité, la flexibilité technique des moyens de
production
La
robotisation fait peur aux Français. Et pourtant, elle permet de
réduire les coûts et de relocaliser la production en France et en
Europe. Mais, cette robotisation se doit d’être fait
intelligemment, en installant une robotisation flexible et française
voire européenne.
La
flexibilité soit aussi toucher la main d’œuvre. Loin de moi de
souhaiter l’ubération de la société de travail, mais une
certaine autonomie individuelle des travailleurs avec une certaine
sécurité.
Je travaille actuellement à la création de ce statut
innovant qui sera compatible totalement avec les statuts
d’entrepreneuriat français mais qui permettra d’allier pour tous
métiers sauf ceux réglementés, la flexibilité de
l’autoentrepreneuriat et la sécurité de salarié.
Ce
statut doit être simple, facilement utilisable par tous
travailleurs, en limitant au strict minimum, les contraintes
administratives et surtout en personnalisant le soutien avec un lien
direct avec un conseiller technique et administratif unique et
compétent.
4.13.
Travailler plus
Les
Français devront travailler plus, pas plus longtemps (rallongement
de l’age de la retraite), mais plus chaque semaine, afin de plus
cotiser et surtout relancer la machine économique.
Les Français
doivent avoir le choix soit de payer moins d’impôts et de
travailler plus ou de travailler moins et de payer plus d’impôt.
Une réduction de l’impôt sur le revenu devrait être imaginée
pour celles et ceux qui choisissent de travailler plus.
Pour celles
et ceux qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, une prime pour
l’emploi devra permettre d’ajouter le pouvoir d’achat légitime
pour une durée de travail supplémentaire.
Travailler plus ne
signifie pas la suppression d’un jour férié systématiquement,
mais démocratiquement, en accord d’entreprises, tous les salariés
et les dirigeants devraient pouvoir choisir en fonction de l’état
des commandes et de la philosophie de l’entreprise, de la
sensibilité de chaque travailleur. L’accord d’entreprise peut
permettre des situations différentes dans une même entité
à condition que l’accord soit équilibré et qu’il satisfasse
aussi bien les salariés que les exigences de production de
l’entreprise.
4.14.
Taxer les GAFA
De
nombreuses entreprises étrangères exerçant sur le territoire
métropolitain n’y paient pas leurs impôts. Cette situation
ubuesque doit cesser.
Ce sont plusieurs milliards d’euros qui
pourraient être récupérés pour réduire le déficit de notre pays
et ensuite réduire la pression fiscale sur nos entreprises et sur
les ménages.
4.15.
Analyser la pertinence des niches fiscales
De
nombreuses niches fiscales existent depuis fort longtemps. L’analyse
de leurs pertinences s’avèrent une nécessité en pesant les
avantages et les inconvénients de leur réforme.
4.16.
Supprimer les privilèges injustifiés mêmes symboliques
De
nombreux français, anciens politiques, anciens chefs d’entreprises,
administrateurs se voient maintenir leurs avantages en nature,
privilèges.
Cette situation, en période de crise comme celle que
nous vivons, devient totalement insupportable pour les Français.
Supprimer ces privilèges, surtout pour les politiques, redonneront
confiance dans leurs élites.
4.17.
Analyser et appliquer les recommandations des sages de la cour des
comptes
Depuis
de nombreuses années, tout particulièrement depuis la présidence
de la cour des comptes exercée par Philippe Seguin, les sages de la
cour des comptes analysent et proposent.
Nous avons l’impression
que les recommandations particulièrement justifiées émises par la
cour des comptes e sont jamais appliquées. Il serait grand temps
d’écouter les experts et les français.
4.18.
Écouter les Français
Les
députés peuvent poser des questions au Gouvernement. Bien que les
députés sont les représentants du Peuple Français, je propose que
chaque Français puisse poser des questions qui devront obtenir un
certain nombre de voix par internet avant d’être posé
légitimement en séance du conseil économique et social au
gouvernement, à l’instar de ce qui se passe à l’Assemblée
Nationale et au Sénat.
Les
Français doivent aussi pouvoir proposer des lois, à l’instar des
députés en utilisant la même démarche que pour les questions,
évoquées précédemment.